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by 1B Author IconMail Icon
Rated: 13+ · Fiction · Action/Adventure · #2235294
Le plus fort
Chaque inspiration me brûle la gorge, chaque expiration me laisse suffoquant. Chaque coup d’épée au but me brûle la main et le visage. Ce cauchemar de flamme n’en finit pas de m’envoyer ses horreurs. Mais je suis l’homme le plus puissant du monde. Le meilleur des guerriers.

C’est ce que je me suis dit en sortant du précédent cauchemar, qui n’était pas le mien.
Cet homme, il s’appelait Daresso. Il était de champion de l’Arène. Il était le plus fort. Ils l’avaient enfermé dans son propre rêve. Un rêve de carnage, de combat sans fin, où la boue était de sang et les larmes, de rage.

Les monstres incandescents se brisent sous mes coups, comme les gladiateurs de Daresso.

Tous s’étaient écrasés sur mon bouclier sans me blesser, tandis que les estocais. Leur poids s’était même révélé plus dangereux que leurs armes. Ils étaient partout et innombrables, et autant agonisaient déjà dans mon sillage. C’est trempé de ce sang pourtant si réel que j’atteignais enfin mon but. Celui qui avait dominé les armées et possédé la mer, qui s’était changé en femme pour lui. Le plus fort.
Il semblait m’attendre, moi et mon glaive ruisselant du sang de ses songes. Il me dominait par la taille, par la technique, l’allonge… mais il avait séjourné ici des siècles durant. Il avait été oublié, et il avait oublié. Son armure n’arrêtait pas ma lame, pas plus que la sienne ne perçait mon pavois.

Ce cher pavois, que ces monstres explosifs mettent à mal. Derrière lui, les chocs engourdissent ma main. Les craquements sinistres qu’il émet ne laissent pas vraiment de place au doute. Mon armure me brûle.

Mais moins que le vide ardent qui m’avait envahie lorsque j’avais, à bout de souffle, réalisé que j’étais maintenant le plus fort. Daresso était un noble autrefois. Un duelliste même, comme moi. Et de ce qui restait de noble en lui, son dernier souffle fut pour la mer, cette femme qui avait péri sous ma lame des mois plus tôt…

J’avais fait taire le chant de l’océan, j’ai abattu l’homme le plus fort, que reste-t-il donc sur mon chemin ?
Il reste la colère du volcan. Celle qu’on dit inextinguible.
J’éteindrai le feu…
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